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COP21 -Afrique : Pour améliorer les rendements des petits producteurs, les services doivent être améliorés

Par Moctar FICOU

LIBREVILLE, 18  décembre (Infosplusgabon)  -  Il y a d’abord eu la grande sécheresse du début des années 70. Puis le phénomène s’est banalisé. Les pluies sont devenues plus rares et, surtout, imprévisibles. « Aujourd’hui, on peut recevoir en un après-midi autant d’eau de pluie qu’on en recevait en une saison il y a 20 ans », constate, amer, Marius Dia, coordinateur du Cncr (Conseil national de concertation et de coopération des ruraux) au Sénégal.

 

Le changement climatique, ce sont d’abord les agriculteurs, les pêcheurs ou les éleveurs qui en paient le prix fort en Afrique, et en particulier dans la zone sahélienne, explique-t-il dans sen360.com samedi dernier et lu par vivafrik.com.

Dans la région des Hauts-Bassins, à   l’ouest du Burkina Faso, le producteur de maïs et de sorgho Bassiaka Dao accuse le coup. Il raconte les rendements en berne avec cette « pluie qui ne tombe jamais au bon moment », les stocks de semence qui s’épuisent à   force de semer et ressemer, la recrudescence des maladies et des ravageurs, les terres de moins en moins fertiles. Pour autant, il ne s’estime pas si mal loti, avec ses quelque 1 000 mm de pluie annuels. Au nord du pays, la pluviométrie est deux fois plus faible. « Là  -bas, tous les agriculteurs se déplacent vers la Côte d’Ivoire et le Ghana, car ils n’arrivent plus à   produire sur leurs terres », observe, dépité, celui qui préside aussi la confédération paysanne du Faso. Et d’indiquer que « 86 % des emplois sont des métiers agricoles au Burkina Faso ».

 

L’agriculture familiale, pierre angulaire de l’économie et de l’écologie

 

Plus généralement, en Afrique de l’Ouest, le secteur agricole emploie environ 60 % de la population active et contribue jusqu’à   35 % du Produit intérieur brute (Pib) selon le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (Cgiar). La COP21 représente ainsi pour les leaders paysans africains un enjeu crucial. Ils viennent y défendre leur vision de l’agriculture de demain, à   des lieues du modèle de la révolution verte et de son paquet technologique incluant notamment engrais et pesticides.

À Paris, Bassiaka Dao fait partie de la délégation officielle burkinabé. Il représente aussi le Roppa (Réseau des organisations paysannes et des producteurs d’Afrique de l’Ouest), dont il est administrateur.

En matière de développement agricole, ce réseau consacre une place centrale à   l’agriculture familiale, caractérisée par de petites exploitations de 1 à   2 hectares. Elles s’avèrent vitales dans les économies de la sous-région. Au Sénégal, on en dénombre environ 50 000 et elles assument 95 % de la production alimentaire nationale, selon le Cncr.

Face au triple défi de nourrir une population croissante, de juguler la pauvreté dans les campagnes et de protéger l’environnement, elles font aujourd’hui figure de pilier dans les lois agricoles du Mali, du Niger ou du Sénégal. « Les rendements des petits producteurs peuvent encore augmenter si on améliore les services, la professionnalisation et la commercialisation », précise Marius Dia. Mais surtout, plaide-t-il, « l’agriculture familiale est la seule agriculture qui préserve les ressources naturelles ».

 

FIN/INFOSPLUSGABON/OIL/GABON 2015

 

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