Afrique du Sud : Une manifestation pour exiger le départ du président Jacob Zuma

16 Décembre 2015

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LIBREVILLE,  16  décembre (Infosplusgabon) -  Des milliers de personnes devraient prendre part mercredi aux protestations organisées à travers l'Afrique du Sud pour réclamer la démission du président Jacob Zuma, suite à une série de scandales. 

La dernière crise en date a vu le Rand, la monnaie nationale, plonger, après le limogeage brutal mercredi dernier par M. Zuma du ministre des Finances, Nhlanhla Nene.

M. Zuma, ébranlé par le tollé ayant suivi sa décision de limoger M. Nene, a annoncé dimanche soir que l'ancien ministre des Finances, Pravin Gordhan, succèdera à David van Rooyen.

 L'Afrique du Sud s'est ainsi retrouvée avec trois ministres des Finances en une semaine.

Des marches ont jusqu'ici été prévues à Johannesbourg, Pretoria, au Cap et à Port Elisabeth. Le porte-parole de l'organisation, Unite Against Corruption, Johan de Meyer, estime que M. Zuma avait "rompu le contrat de confiance avec la nation" et qu'il est temps pour les Sud-Africains ordinaires de se faire entendre.

Mmusi Maimane, leader du parti d'opposition Alliance démocratique, a écrit au président de l'Assemblée nationale, Balek Mbete, pour demander l'organisation de débats parlementaires sur une motion de défiance à l'endroit de M. Zuma, "car la nation a totalement perdu confiance en son leadership".

"Notre économie a exprimé un manque de confiance total envers le président Zuma avec son effondrement, perdant au passage plus de deux cents milliards de rands en valeur ces derniers jours et renchérissant les coûts de la dette souveraine sud-africaine, ce qui va en fin de compte voler des fonds aux pauvres", a-t-il dénoncé.

Un autre parti d'opposition, Economic Freedom Fighters, a, pour sa part, fait savoir qu'il empêchera M. Zuma de prononcer son discours sur le budget en février au Parlement.

Max Du Preez, analyste politique respecté,  a, quant à lui, estimé mardi que le limogeage de M. Nene marquait le début de la fin de la présidence de M. Zuma.

 "Nous savons tous que M. Zuma est très fort en stratégie et survie politique, mais il est devenu arrogant et aujourd'hui, il a commis la plus grosse erreur tactique de toute sa carrière politique. On l'a laissé confisquer les institutions étatiques, démolir notre démocratie et s'enrichir, de même que son clan et ses amis pendant si longtemps qu'il s'est cru totalement invincible et qu'il peut faire comme bon lui semble. Il s'est trompé et il a été contraint de reculer pour la première fois durant toute sa présidence. Plus important, il n'est plus craint", a analysé M. Du Preez.

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