Les dirigeants africains font l'éloge de l'ancien président zimbabwéen Mugabe

14 Septembre 2019

Harare, Zimbabwe, 14  septembre (Infosplusgabon) - Plusieurs dirigeants africains présents et passés ont rendu hommage, samedi, à l'ancien président zimbabwéen Robert Mugabe, le décrivant comme un défenseur des droits des Africains.

Alors que sa dépouille reposait dans un cercueil aux couleurs nationales lors d'un service funèbre au stade national d'Harare, les dignitaires se sont relayés pour louer l'homme qui a dirigé le Zimbabwe pendant 37 ans avant qu'il ne soit évincé par les militaires, en 2017. Il est devenu Premier ministre en 1980 et Président en 1987.

Les dignitaires sont passés devant la dépouille pour rendre un dernier hommage.

Il a reçu une salve de canon et 95 colombes ont été relâchées à la fin du service funèbre, une pour chaque année que Mugabe a vécue. Il est décédé le 6 septembre dans un hôpital de Singapour.

Le journal Herald a déclaré que le président de la Guinée équatoriale, Teodoro Obiang Nguema a décrit l'ancien président comme un défenseur de la souveraineté africaine tandis que le président de la République sahraouie, Brahim Ghali a déclaré qu'il était un "leader immortel" dont les efforts pour défendre l'Afrique vivront longtemps après son départ. Il a appelé à la levée immédiate des sanctions illégales contre le Zimbabwe afin d'améliorer la vie de la population.

Le président kényan, Urhuru Kenyatta a déclaré que Mugabe incarnait le panafricanisme et a appelé les dirigeants africains à continuer de défendre les droits souverains africains en hommage à l'ancien président.

Selon le journal, parmi les autres dirigeants africains qui ont assisté aux funérailles, figurait le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, qui s'est excusé pour les récentes attaques xénophobes contre des ressortissants étrangers dans son pays.

L'ancien président du Ghana, Jerry John Rawlings, a décrit l'ancien président Mugabe comme un pionnier de l'affirmation des Noirs et un formidable combattant pour le continent africain.

Le président zimbabwéen Emmerson Mnangagwa, dans son hommage, a appelé à la levée immédiate des sanctions contre le pays.

Les funérailles ont eu lieu à la suite d'une entente entre le gouvernement et la famille du défunt chef selon laquelle son dernier lieu de repos sera le National Heroes Acre, à Harare. La famille avait déclaré plus tôt qu'elle voulait que leur fils soit enterré dans son village natal de Kutama.

Le jour de l'inhumation est cependant inconnu, car il dépendra de l'achèvement d'un mausolée au sommet de la colline des National Heroes Acre.

Le Herald a rapporté que le gouvernement avait conféré un honneur particulier à Mugabe, le président fondateur du pays, en construisant le mausolée.

Le président Mnangagwa a déclaré que Mugabe ne serait enterré qu'après l'achèvement du mausolée qui sera construit au sommet de la colline qui abrite le sanctuaire national.

"Nous construisons un mausolée pour notre père fondateur au sommet de la colline à Heroes Acre. (Dimanche) ce ne sera pas fini, donc nous ne l'enterrerons qu'après avoir terminé la construction du mausolée", a-t-il déclaré aux journalistes, vendredi, après avoir rencontré le président de Guinée équatoriale Nguema Mbasogo.

Jeudi et vendredi, des milliers de personnes en deuil se sont rassemblées au stade Rufaro de Mbare pour faire leurs adieux au héros national lors d'une exposition publique de sa dépouille.

C'était le stade en 1980 où des milliers de personnes de tout le pays et du monde entier ont convergé pour assister à sa prestation de serment en tant que premier Premier ministre du Zimbabwe indépendant.

Au cours de son règne, Mugabe est passé du statut de chouchou des Etats occidentaux après l'indépendance du Zimbabwe en 1980, à celui de paria après avoir mis en œuvre la réforme agraire en 2000.

La réforme agraire a arraché de force les fermiers blancs de leurs terres pour y mettre les propriétaires noirs.

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