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Les Tunisiens aux urnes dimanche pour élire un nouveau président de la République

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Tunis, Tunisie,14 septembre (Infosplusgabon) - Plus de sept millions de Tunisiens sont appelés à se rendre aux urnes dimanche pour élire un président pour les cinq prochaines années, qui succédera à Béji Caïd Essebsi, premier président élu démocratiquement, décédé le 25 juillet dernier à l’âge de 92 ans, quelques mois avant la fin de son mandat.

 

C’est le deuxième scrutin du genre et le quatrième multipartite organisés en Tunisie depuis “la révolution du jasmin”, qui avait fait chuter, en 2011, le régime totalitaire de l’ancien président, Zine El Abidine Ben Ali, et déclenché ce qui a été appelé “le Printemps arabe”.

 

La Tunisie est considérée par les observateurs comme “une exception”, au regard des guerres civiles qui secouent d’autres pays de la région tels que la Libye voisine, la Syrie et le Yémen.

 

Son mérite est d’avoir pu mener, jusqu’ici, tant bien que mal, sa transition démocratique, malgré les défis terroristes, avec trois attentats sanglants, qui ont frappé de plein fouet, en 2015, le secteur vital du tourisme et en dépit des difficultés économiques et sociales qui perdurent depuis bientôt neuf ans.

 

Toujours est-il que cette élection présidentielle anticipée se déroule dans un climat politique empreint d’incertitudes, vu la pléthore de postulants à la magistrature suprême.

 

Il a été aussi brouillé par l’emprisonnement, à la veille des élections, du candidat Nabil Karoui, un homme d’affaires poursuivi par la justice pour blanchiment d’argent et évasion fiscale, placé en tête des intentions de vote par les sondages d’opinion.

 

Sur les 26 candidats en lice, “aucun n’émerge du lot, à l’exception d’une minorité dont les profils et les compétences répondent aux critères exigés par la fonction”, estime l’universitaire Salah Horchani.

 

Parmi eux, figure le chef du gouvernement sortant, qui s’enorgueillit d’avoir “sauvé le pays de la faillite” pendant ses trois années d’exercice à la tête du gouvernement avec des indicateurs économiques qui “commencent à virer au vert grâce aux “réformes courageuses” qu’il a engagées.

 

Youssef Chahed, le plus jeune chef de gouvernement post-révolution (44 ans), promet “une Tunisie plus forte” en s’attaquant plus résolument au fléau de la corruption, en dépit de “la campagne de dénigrement” dont il accuse ses adversaires de mener contre lui.

 

Son principal concurrent n’est autre que “son” ministre de la Défense, Abdelkrim Zbidi, qui se dit “indépendant”, mais qui est, en fait, appuyé plusieurs partis centristes dont “Nida Tounes” dirigé par Hafedh Caïd Essebsi, fils du président défunt et ennemi juré de Chahed.

 

Après avoir déclaré auparavant qu’il n’était intéressé par aucun poste, il a subitement opéré un revirement en présentant sa candidature pour “servir le pays” et “moraliser la vie publique”.

 

Depuis lors, il n’a pas ménagé ses attaques contre le chef du gouvernement qu’il accuse d’avoir “exploité les moyens de l’Etat à des fins électoralistes”.

 

Ces deux favoris potentiels pourraient toutefois être bousculés par le candidat inattendu du mouvement islamiste “Ennahdha”, qui dispose d’un fort potentiel électoral.

 

Dans une récente émission télévisée, l’avocat Abdelfattah Mourou, vice-président d’Ennahdha, avait expressément dit qu’à son âge (71 ans) et vu son état de santé, “je ne peux plus rien apporter à la Tunisie” et qu’il préférait “céder la place aux jeunes”.

 

Il a finalement accepté la proposition de son “ami”, le leader du mouvement islamiste, cheikh Rached Ghannouchi, qui a dû céder aux pressions du clan qui s’opposait fermement au soutien d’un candidat de l’extérieur d’Ennahdha.

 

La surprise pourrait cependant provenir d’un candidat qui se trouve derrière les barreaux.

 

Incarcéré le 23 juillet dernier sur mandat de dépôt émis par le pôle judiciaire en charge de son dossier pour malversations financières, le magnat des médias, Nabil Karoui, président du parti “Au coeur de la Tunisie”, bénéficie d’une grande popularité auprès des couches défavorisées.

 

Marqué par le décès de son fils dans un accident de la route, il avait lancé, en 2016, une association caritative portant son nom, “Khalil Tounes”. Depuis, il collecte des dons à travers la chaîne “Nessma TV” dont il est copropriétaire, qu’il distribue aux démunis. Son cheval de bataille déclaré est “la lutte contre la pauvreté”. Toujours est-il que ses détracteurs l’accusent d’exploiter “de manière indécente” la condition des pauvres pour gagner leurs voix.

 

L’Instance électorale a validé sa candidature qu’elle considère comme un droit acquis, tant qu’il n’a pas été condamné par la justice.

 

Un autre candidat, le milliardaire Slim Riahi, poursuivi lui aussi par la justice pour des délits de droit commun, se trouve à l’étranger. Tout en réfutant les griefs qui lui sont imputés, il craint d’être emprisonné s’il venait à regagner Tunis.

 

Parmi les outsiders, figurent plusieurs candidats dont l’ancien Premier ministre, Mehdi Jomaa, nommé à cette fonction grâce à un consensus entre les quatre organisations non gouvernementales qui ont obtenu le prix Nobel de la Paix en 2013 pour avoir sorti le pays d’un crise aiguë.

 

Il a réussi à organiser des élections démocratiques en 2014. Cet ingénieur, qui a dirigé plusieurs compagnies internationales de l’aéronautique, se targue d’être entouré d’une équipe de compétences capable, selon lui, de sortir le pays de la crise économique et sociale.

 

Le militant des droits de l’homme, Moncef Marzouki, 74 ans, ambitionne de revenir au palais présidentiel de Carthage où il a exercé de 2011 à 2014 grâce au soutien de l’électorat d’Ennahdha, pour poursuivre la lutte contre la corruption et la pauvreté.  Son handicap, cette fois-ci, est qu’il sera, à priori, privé de l’apport des électeurs du parti islamiste qui devraient en principe voter pour leur propre candidat.

 

Opposant notoire du régime de Ben Ali, Mohamed Abbou, 53 ans, avait démissionné en 2013 de sa fonction de ministre de la Bonne gouvernance, considérant que des pressions et des interférences ne lui permettaient pas d’assumer sa responsabilité pour lutter contre la corruption.

 

Abir Moussi, 44 ans, une des deux femmes candidates, est parrainée par le Parti destourien libre (PDL), héritier du Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD) de l’ancien président Ben Ali dont elle était l’une des dirigeantes.

 

Son attachement à ses convictions et son discours fougueux anti-Ennahdha lui ont valu une popularité et une montée en flèche dans les sondages.

 

Pour être élu au premier tour, le 15 septembre, tout candidat doit recueillir au moins 50 pc plus une voix des suffrages exprimés, un scénario jugé quasi-impossible par un membre de l’instance électorale, Farouk Bouaskar, en raison de l’éparpillement des voix attendu entre les 26 candidats en lice.

 

Dans ce cas, le plus plausible, les deux candidats les mieux placés disputeront un deuxième tour deux semaines après la proclamation des résultats définitifs du premier tour, une fois épuisés les délais de recours. Celui qui obtiendra le plus grand nombre de voix sera alors proclamé président.

 

Entre-temps, le calendrier prévoit des élections législatives, le 6 octobre, pour renouveler le Parlement pour les cinq années à venir.

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/POL/GABON2019

 

 

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