Le principal parti d'opposition va contester la victoire du président Muhammadu Buhari devant la Cour suprême du Nigeria

12 Septembre 2019

Abuja, Nigeria,12 septembre (Infosplusgabon) – Le principal parti d'opposition du Nigeria, le Parti démocratique populaire (PDP), a rejeté la validation mercredi de la réélection du président Muhammadu Buhari en février dernier, et promis de se pourvoir en appel devant la Cour suprême.

Le PDP considère ce jugement comme "provocateur, une parodie de justice et une attaque directe contre l'intégrité de notre système judiciaire national".

Pour le PDP, "il est particulièrement choquant de constater que le tribunal n'a pas rendu la justice, malgré les preuves irréprochables qui lui ont été soumises, montrant que le président Buhari n'est pas qualifié pour se présenter à cette élection et n'a pas recueilli la majorité des votes valides dans les urnes".

Pour sa part, le président Buhari a qualifié ce jugement de victoire pour les Nigérians qui lui ont librement accordé ce mandat.

Dans un communiqué lu par son porte-parole, Femi Adesina, le président Buhari indique que "rien ne peut vous ébranler lorsque vous avez la conscience tranquille".

"J'étais imperturbable durant tout ce temps parce que je savais que les Nigérians m'avaient accordé librement ce mandat. Nous sommes maintenant innocentés", a-t-il estimé.

Le tribunal a rejeté mercredi la pétition déposée par le PDP et son candidat à la présidentielle et ancien vice-président, Atiku Abubakar.

Le juge Mohammed Garba, qui a présidé le tribunal composé de cinq juges, a déclaré que les plaignants n'ont pas réuni assez de preuves pour étayer leurs accusations et que la pétition a été rejetée dans son intégralité.

Mais le PDP, dans un communiqué lu par son porte-parole, Kola Ologbondiyan, a jugé "ahurissant qu'un tribunal valide un cas de parjure manifeste et une déclaration relative à de fausses informations dans un affidavit, comme cela a été fermement établi à l'encontre du président Muhammadu Buhari ce, même en face de preuves sûres et incontestables".

"Le parti est également terriblement choqué que le tribunal ait assumé le rôle des avocats de la défense qui ont renoncé à leurs plaidoiries en refusant de produire des preuves contre cette pétition. Le tribunal a trouvé toutes sortes d'excuses pour combler le gouffre géant créé par l'absence de preuves de la part des défendeurs", a-t-il indiqué.

Le président Buhari, lui-même, a déjà eu recours à trois reprises à la justice au lendemain d'élections, en 2003, 2007 et 2011.

Il avait perdu devant la Cour suprême à ces trois occasions.

M. Buhari a été élu pour la première fois en 2015, en battant le président sortant, Goodluck Jonathan du PDP. Il est réélu quatre ans plus tard pour un autre mandat de quatre ans.

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