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France : Greenpeace appelle la France à se désengager du bassin du Congo
12 Décembre 2015
Par Stanislas Ntambwe
LIBREVILLE, 12 décembre (Infosplusgabon) - Le site Afriqueactualité a rapporté qu’un groupe d'ONG internationales, dont Greenpeace, appelle la France à se désengager du secteur d'exploitation forestière industrielle dans le bassin du Congo. Ces organisations justifient cet appel pressant par le souci de protéger le climat de la planète, rapporte-t-on.
Dans une déclaration rendue publique le 8 décembre, les défenseurs de l'environnement invitent le gouvernement français, à travers son aide publique au développement, « à se désengager, par une sortie progressive selon un calendrier préétabli, de son soutien à l'industrie forestière dans le bassin du Congo ».
Par contre, elles appellent le gouvernement français à « orienter ses actions et financements pour soutenir des initiatives protégeant durablement les forêts tropicales et les communautés locales forestières ».
Pour les signataires, le gouvernement français devrait soutenir des approches novatrices et alternatives à la gestion durable des forêts, basées sur la reconnaissance des droits coutumiers et fonciers des communautés autochtones et locales, comme la foresterie communautaire ou la co-gestion des espaces forestiers.
Ils estiment que la France, à travers son agence de développement (AFD), « ne respecte pas ses engagements ». Selon eux, l'AFD s'est engagée à veiller à ce que dans le cadre de ses financements, les plans d'aménagement forestiers « ne conduisent pas à l'exploitation de forêts primaires ou anciennes ou habitats critiques ».
Au contraire, constatent-ils, « l'AFD prévoit la fermeture et la reconstitution du couvert forestier sur ces emprises après la phase d'exploitation ».
Au regard de ses engagements, ajoute le communiqué, l'AFD devrait déjà garantir la non-exploitation forestière de grands paysages de forêts intactes.
Les ONG veulent obtenir de la France une opposition à la levée du moratoire sur de nouvelles concessions forestières en République démocratique du Congo, en reconnaissance des problèmes de durabilité et de gouvernance ainsi que pour permettre le pilotage d'autres modèles de gestion forestière, permettant la sécurisation des droits des communautés locales et la préservation de l'écosystème.
Les forêts du bassin du Congo, qui couvrent 200 millions d'hectares répartis dans les six pays forestiers d'Afrique centrale dont la RDC, représentent une valeur écologique exceptionnelle. Aujourd'hui, ce deuxième massif tropical de la planète est confronté à de graves menaces. Et selon les experts, la France a une part de responsabilité.
Depuis vingt ans, la France soutient l'industrie du bois dans cette région, en partant du principe que si les entreprises forestières adoptent un certain nombre de règles et d'outils, notamment des « plans d'aménagement forestier », elles pourront gérer de manière durable leurs concessions forestières et contribueront au développement des pays producteurs.
Depuis 1990, la France a ainsi mis à disposition, via l'AFD, plus de 120 millions d'euros de prêts et subventions aux sociétés forestières de la région, pour les aider à mettre en place les outils de « gestion durable ». Mais, se défendent les signataires, cette politique de soutien à l'industrie forestière se fonde sur des postulats erronés et a des résultats désastreux.
FIN/INFOSPLUSGABON/MPO/GABON 2015
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