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Afrique : La RD Congo présente une facture de 21 milliards de dollars en prévision de la réunion de Paris sur le réchauffement climatique
10 Septembre 2015
RDC-Changement climatique-21 milliards de dollars pour absorber le carbone
Par Jean-Michel Meyer (Acteurs Publics)
LIBREVILLE, 10 septembre (Infosplusgabon) - La République démocratique du Congo (RDC) dispose du deuxième poumon de la planète, après l’Amazonie. Et le pays est prêt à mettre à contribution son vaste massif forestier pour lutter contre le réchauffement climatique. Le pays évalue à 21 milliards de dollars les moyens nécessaires pour accroître la capacité de la forêt congolaise à absorber le carbone.
Seuls 6 États africains (Bénin, Éthiopie, Gabon, Kenya, Maroc et République démocratique du Congo) ont pour l’instant rendu leurs engagements pour lutter contre le réchauffement climatique à moins de cent jours de la COP21, la conférence internationale sur le climat, qui se tiendra à Paris du 30 novembre au 11 décembre prochains.
Mais c’est la contribution de la République démocratique du Congo qui a marqué les esprits. Après avoir déposé la contribution de son pays au bureau des Nations unies pour les changements climatiques, Bienvenu Liyota, le ministre de l’Environnement de la RD Congo, a tenu à s’expliquer, de retour à Kinshasa.
“La contribution de la République démocratique du Congo porte sur la période 2021-2030 et elle concerne les deux aspects complémentaires du changement climatique : l’adaptation et l’atténuation”, a-t-il déclaré. Mais pour s’adapter et atténuer les effets des changements climatiques, le pays d’Afrique centrale entend présenter une facture de plus de 21,622 milliards de dollars (18,64 milliards d’euros) à la communauté internationale, et en priorité aux principaux pays pollueurs de la planète, lors de la conférence mondiale (COP21) de l’ONU sur le climat à Paris.
300 millions d’hectares de forêts
La RD Congo entend ainsi bénéficier de 21 milliards de l’enveloppe de 100 milliards de dollars par an promise à partir de 2020 par les pays développés pour “soutenir des projets, programmes, politiques des pays en développement”. Une importante manne décidée lors de la COP15 à Copenhague (Danemark), en 2009, mais dont seulement 10 milliards de dollars ont effectivement été collectés à la veille de la Conférence climat de Paris.
Pour cela, le pays entend valoriser la capacité d’absorbtion de carbone du vaste massif forestier du bassin du Congo, le deuxième poumon de la planète après l’Amazonie. Un massif d’une superficie de 300 millions d’hectares caractérisé par une diversité biologique exceptionnelle et un stock permanent de carbone particulièrement élevé.
Concrètement, Kinshasa veut donc mettre à contribution l’important massif forestier du pays dans la lutte contre le réchauffement climatique. Pour renforcer le stock carbone du pays, en réduisant la déforestation et la dégradation des forêts congolaises, la RD Congo s’engage dans sa contribution à réduire de 17 % son taux d’émissions de gaz à effet de serre (GES) d’ici l’an 2030. Ce qui correspond à environ 77 millions de tonnes équivalent CO2.
Agriculture intensive et agro-industrie
Selon les experts congolais, cette mise à contribution nécessite un appui technique et financier. Sur les 21 milliards de dollars sollicités, 12,54 milliards devront servir à mettre en œuvre des mesures d’atténuation dans les secteurs de l’agriculture, des forêts et de l’énergie. Elles porteront notamment sur la sédentarisation agricole, le développement d’une agriculture intensive et de l’agro-industrie, l’amélioration de la filière bois-énergie et l’hydroélectrification. Et les 9,08 milliards de dollars restants permettront “la mise en place des mesures d’adaptation”.
À l’image de la RD Congo et des 5 autres pays ayant déposé leur contribution à l’ONU, l’Afrique veut montrer ainsi sa volonté de contribuer à la lutte contre le réchauffement, tout en rappelant que son milliard d’habitants n’est responsable que de 3 à 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre. Et quand un Américain rejette 20 tonnes de CO2 par an, un Africain en émet 1,5 tonne.
FIN/INFOSPLUSGABON/OLH/GABON2015
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