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"Il est impératif que les médias africains s’impliquent totalement dans la Renaissance africaine ". ( Théophile Mwene Ndzalé Obenga)
29 Juin 2015
Afrique-Culture- Les médias et la renaissance africaine
LIBREVILLE, 29 juin (Infosplugabon) - « Les médias africains doivent saisir la nécessité historique et l’urgence politique des aspirations des peuples africains à l’union et préparer adéquatement le futur des générations à venir», c’est ce qu’a déclaré le professeur Théophile Mwene Ndzalé Obenga lors de son intervention à Kinshasa, à l’occasion récemment d’un Symposium international sur les « Médias et la renaissance africaine » organisé par le Forum des responsables des médias d’Afrique Centrale (FREMAC).
Dans son exposé « les médias africains et la renaissance africaine », le professeur Théophile Obenga, la mort dans l’âme, constate que les questions africaines ne sont connues des Africains eux-mêmes que par des médias étrangers. Les médias africains, affirme-t-il, sont aujourd’hui assez en dessous des grandes questions. Ils devraient saisir la nécessité historique et l’urgence politique des aspirations des peuples africains à l’union et préparer adéquatement le futur des générations à venir. Pour lui, un pays africain qui se développe seul sera déséquilibré par ceux restés pauvres.
Son credo, autant les africains ont souffert ensemble par la traite négrière, l’esclavage ou la colonisation, autant ils doivent bâtir, solidairement, leur développement. Dans cette optique, les médias africains et la Renaissance africaine, c’est avant tout, selon cet intellectuel de renom, une question prioritaire de responsabilité intellectuelle et politique.
Les médias africains
Partout dans le monde, les médias constituent une force psychologique, sociale, politique, culturelle, économique, etc., abordant les grands problèmes du moment : recherche biologique et génétique, environnement et réchauffement climatique, violence et terrorisme, migrations massives, commerce international, innovations technologiques, avancées de la recherche spatiale, etc.
Aucun problème important ne laisse indifférents les médias : réformes, cycles et calendriers scolaires, transit des drogues fortes, comportements sexuels, importance et influence du numérique. Or, en Afrique, les médias sont locaux, nationaux, sans grande portée panafricaine ; pas de structures médiatiques transcontinentales efficaces ; pas de radio appelée "Voix de l’Afrique", animée par des Africains, et selon les visions africaines.
Ainsi, les questions africaines ne sont connues des Africains eux-mêmes que par des médias étrangers. C’est de l’étranger que les Africains sont renseignés sur l’Afrique, comme si les Chinois attendaient les médias étrangers pour s’informer sur les grandes questions de leur pays, de leur politique, de leur armée, de leur économie, de leur culture ; comme si l’Union Européenne attendait les médias américains pour se renseigner sur l’Europe et prendre des décisions en conséquence. On mesure ainsi l’extrême fragilité, la faiblesse inouïe, la suprême facticité des médias africains.
« Je parle de niveau ou de degré : à quel niveau se trouvent les médias africains lorsque ces médias parlent de l’Afrique ? », s’est-il interrogé.
Au niveau du mimétisme, de la répétition, de l’infécondité, de l’imitation et de la subordination. Aucun grand reportage spécifique initié par les Africains eux-mêmes ; aucun grand débat sur les grands problèmes du moment ; aucune information étoffée, critique, documentée sur les réalités et les espoirs des peuples africains.
Or ces peuples africains veulent, entre eux, une plus grande union, une solidarité plus agissante, des plans industriels panafricains : le tout pour accomplir ensemble leur destinée au sein d’un Etat fédéral démocratique.
Ces grands souhaits et vœux des peuples africains, les médias africains, focalisés sur l’éphémère, l’accessoire et l’insignifiant, ne les saisissent pas dans leur nécessité historique et leur urgence politique.
Les médias africains sont aujourd’hui assez en dessous des grandes questions qui agitent les peuples africains actuels pour préparer adéquatement le futur des générations à venir.
"C’est de l’étranger que les Africains sont renseignés sur l’Afrique, comme si les Chinois attendaient les médias étrangers pour s’informer sur les grandes questions de leur pays, de leur politique, de leur armée, de leur économie, de leur culture", a-t-il conclu. (Avec les notes de Amédée Mwarabu Kiboko)
FIN/INFOSPLUSGABON/MIN/2015
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