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L’eau et l’assainissement représentent des enjeux sociaux avant tout
01 Mai 2015
Monde-Eau-Au lendemain du 7e Forum Mondial de l’eau, Corée du Sud
LIBREVILLE, 1er mai (Infosplusgabon) - Un peu partout à travers le monde comme c’est le cas au Gabon, l’accès à l’eau potable demeure un droit humain non satisfait pour certaines couches sociales. L’accès à l’eau potable et à l’assainissement a été reconnu comme droit humain par les Nations Unies en 2010. Au-delà de tous ses impacts, accéder à ce service essentiel constitue tout simplement une question de dignité pour chaque être humain. Cette problématique a mainte fois été soulevée à Daegu et Gyeongju, à l’occasion du 7e Forum Mondial de l’eau.
Les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) pour la période 2000-2015 ont permis d’inscrire ces services essentiels au cœur des politiques de développement et ont contribué à faire progresser considérablement l’accès à l’eau. En dépit de cette reconnaissance internationale et de ces améliorations, la mise en œuvre pleine et entière du droit à l’eau potable et à l’assainissement reste un défi aux dimensions multiples ( accessibilité géographique et financière, disponibilité quantitative et dans le temps, potabilité), qui demeurent aujourd’hui insatisfaites.
Bien que les OMD concernant l’accès à l’eau aient été atteints dès 2010, 768 millions de personnes ne disposent toujours pas d’un point d’eau « amélioré », c’est-à-dire protégé des contaminations. Si l’on ajoute des critères de potabilité et de continuité du service, qui sont porteurs d’impacts plus forts sur la santé, ce sont 2 milliards de personnes qui ne sont pas desservies de manière satisfaisante. La situation est encore plus critique pour les parents pauvres du secteur que sont l’assainissement et l’hygiène : 2,5 milliards d’êtres humains ne bénéficient pas d’assainissements « amélioré », c’est-à-dire évitant le contact avec les déjections, et plus de 1 milliard de personnes pratiquent encore la défécation à l’air libre.
Les OMD relatifs à l’assainissement (77% de la population bénéficiant d’un accès amélioré en 2015) sont désormais considérés comme hors de portée. L’objectif ne devrait pas être atteint avant 2026.
Au-delà de ces chiffres mondiaux, il faut également mentionner la persistance d’inégalités géographiques et sociales dont pâtissent en particulier :
- Certaines régions du monde et principalement l’Afrique subsaharienne, où 37% et 70% des habitants n’ont pas accès respectivement à une source d’eau améliorée et à des installations sanitaires satisfaisantes ;
- Les zones rurales (83% des personnes sans accès à une source d’eau améliorée et 90% de ceux déféquant à l’air libre sont des ruraux) ;
- Les quartiers précaires en milieu urbain ;
- Les populations les plus vulnérables et notamment les femmes.
L’universalité, la qualité et la pérennité des services restent donc largement à consolider.
Un enjeu de santé publique
L’Agence française de développement (AFD) ne cesse de rappeler que l’eau et l’assainissement sont des conditions essentielles à l’hygiène et à la Santé. L’absence de services adaptés est source de nombreuses maladies d’origine hydrique. Les diarrhées sont la seconde cause de mortalité infantile et tuent chaque jour 2000 enfants de moins de 5 ans. Le paludisme, première cause de mortalité du monde, est transmis par des vecteurs liés à l’eau stagnante. On ne saurait par ailleurs insister suffisamment sur l’impact du lavage des mains au savon qui réduit le risque de maladies diarrhéiques de 45% pour un coût limité.
L’investissement pour un meilleur accès à l’eau et à l’assainissement doit être considéré comme une dépense de santé prioritaire. Un euro (656 F CFA) investi peut générer jusqu’à 8 euros (5248 F CFA) de bénéfices économiques, en particulier pour les ménages, par une réduction des dépenses de santé, un taux de scolarisation plus élevé et une meilleure productivité.
FIN/INFOSPLUSGABON/MPO/GABON 2015
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