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Libye : Dépourvu de budget, le gouvernement libyen veut commercialiser le brut
14 Avril 2015
LIBREVILLE, 14 avril (Infosplusgabon) - Confrontée à une chute de la production pétrolière, principale ressource du pays, la Libye fait face à d'énormes difficultés économiques aggravées par la double crise politique et sécuritaire ayant débouché sur un Etat bicéphal avec deux autorités rivales qui se disputent le contrôle des ressources du pays.
Une situation inédite qui pousse chaque camp à œuvrer à assurer des revenus financiers pour les dépenses et les besoins des citoyens, d’où les intentions du gouvernement intérimaire de commercialiser le brut pour son compte.
Le gouvernement intérimaire libyen installé dans l'Est du pays et reconnu par la communauté internationale a annoncé son intention de commercialiser le brut en autorisant la Compagnie nationale libyenne de pétrole (NOC) créée en mars et basée à Benghazi, à prendre toutes les mesures nécessaires pour exporter le brut sur le marché mondial.
Contrôlant la majeure partie de la région du Croissant pétrolier (Est) abritant les principaux terminaux pétroliers, le gouvernement intérimaire contraint sous la pression des milices de "Fajr Libya" depuis août 2014 de s'installer à Beidha, ne dispose pas de budget pour assurer les charges inhérentes à son fonctionnement.
Le budget voté en 2014 a été accaparé par le gouvernement de salut national, un cabinet parallèle nommé par le Congrès national général (CNG), Parlement sortant.
Le chaos sécuritaire a conduit à la baisse de la production de pétrole à moins de 300.000 barils par jour en moyenne, contre 1,6 million de barils avant la chute de l'ancien régime de Mouammar Kadhafi en 2011, avec le poursuite de la chute du prix du brut sur le marché mondial négocié aux alentours de 60 dollars le baril.
Cette situation avait conduit la Banque mondiale à mettre en garde contre les risques d'épuisement des réserves de change de la Libye dans quatre ans, si l'instabilité politique persiste dans le pays, révélant que les réserves de devises ont chuté à 100 milliards de dollars américains en août dernier, en baisse de 20% depuis le début de l'année 2014.
Les autorités libyennes ont été obligées de ponctionner sur ces fonds à cause de la baisse des revenus pétroliers.
En 2014, le déficit budgétaire était de 15 milliards de dinars, un chiffre qui est passé au double pour 2015.
Le gouvernement envisage la création de représentations dans les grandes capitales européennes et aux Etats-Unis, selon l'expert économique, Meftah Fitouri, pour avoir des contacts directs avec les armateurs, les compagnies et les négociants dans le secteur pétrolier.
Selon ce spécialiste du pétrole, le gouvernement pourrait aussi facilement écouler directement des quantités de pétrole par le biais d'autres pays pétroliers du Golfe notamment qui reverseront les revenus pétroliers sur les comptes ouverts par le gouvernement à l'étranger moyennant une ristourne.
Il a rappelé que lors de la révolution de 2011 qui a renversé le régime de Mouammar Kadhafi, le Conseil national de transition (CNT), bras politique des rébellions, avait réussi à commercialiser le brut après la chute de Benghazi, par le biais du Qatar.
Ces ventes avaient permis au CNT de renflouer ses caisses et d'acquérir des armes pour combattre les troupes de Kadhafi, a-t-il rappelé, affirmant qu'aujourd'hui, il s'agit pour le gouvernement libyen de trouver les sources de financement pour combler les besoins des citoyens.(Source PANA).
FIN/INFOSPLUSGABON/MIN/2015
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