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06 Avril 2015
LIBREVILLE, 6 avril (Infosplusgabon) - Le couturier italien Francesco Smalto est décédé dimanche matin à Marrakech d’une crise cardiaque à l'âge de 87 ans, a annoncé la maison qui porte son nom. Francesco Smalto avait créé sa maison de couture pour hommes en 1962 à Paris. Il avait cédé l'entreprise et s'était retiré en 2001. Il était surnommé "l'homme qui habille les hommes".
"Francesco Smalto a imposé aux hommes une allure et un style uniques" avec une "silhouette près du corps" et certains traits caractéristiques dans ses costumes comme "le cran de revers dit parisien, dessiné à l'équerre", rapporte la maison Smalto dans un communiqué.
Ce tailleur épris de perfection était aussi un entrepreneur qui "a su étendre son activité" dans le sur-mesure et fonder les bases d'une activité de prêt-à-porter avec un style et une qualité directement inspirés de son atelier sur-mesure, selon la maison.
L'auteure Françoise Sagan a écrit de Francesco Smalto qu'il était "un de ces rares hommes qui peuvent mêler le luxe et la sobriété, le quotidien et l'éclat. C'est un artisan et un seigneur."
Entre autres activités, la maison Smalto était l'habilleur officiel de l'équipe de France de football lors de la dernière coupe du monde, mais également de certains chefs d’Etats africain.
Smalto habille entre autres, depuis 2014, les joueurs de l'Equipe de France de football. La maison a été rachetée par l'homme d'affaires Alain Duménil dans les années 2000, qui a à son tour décidé de s'en séparer, l'an dernier.
L'affaire Francesco Smalto a éclaboussé le Gabon
L'affaire Francesco Smalto. En pleine campagne présidentielle de 1995, alors que s'opposaient Jacques Chirac et Edouard Balladur, le couturier Francesco Smalto fut jugé à Paris pour avoir procuré à Omar Bongo des call-girls accompagnant la livraison de costumes, pour un montant de 3 millions de francs par an.
" On s'était aperçu qu'une présence féminine facilitait les commandes ", devait déclarer M. Smalto lors du procès, où il fut condamné pour " proxénétisme aggravé ". Le dossier devint une affaire d'Etat lorsque la présidence gabonaise dénonça une " ignoble " agression " par la droite française ", liée à la présidentielle. Le Gabon rappela son ambassadeur à Paris.
Dans un livre d'entretiens publié en 2001 (Blanc comme Nègre, Grasset), Omar Bongo affirme que cette affaire, et les fausses rumeurs sur sa séropositivité qui l'avaient accompagnée, avait été montée en épingle par l'" entourage " d'Edouard Balladur. Implicitement, le président suggérait l'hypothèse d'une vengeance de M. Balladur destinée à sanctionner son choix en faveur de Jacques Chirac.
FIN/INFOSPLUSGABON/KOL/2015
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