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Afrique : Les femmes participent de mieux en mieux dans la vie politique
29 Janvier 2015
Gabon-Genre-La place des femmes dans la vie politique
LIBREVILLE, 29 janvier (Infosplusgabon) - “En termes de participation des femmes à la vie politique, l’Afrique fait mieux que l’Europe ou l’Amérique !”. Le 24e Sommet des chefs d'Etat de l’Union africaine (UA) reprend ses quartiers à Addis Abeba, en Éthiopie, les 30 et 31 janvier. Le thème qui sera abordé cette année s’intitulera : l’émancipation des femmes.
Le constat est unanime : les femmes en France ne sont que des nomades, des passagères de la politique. Leur participation est faible, leur rôle en politique est rarement de premier plan. Les causes de cette situation, qui relève de la spécificité nationale, sont certes multiples et ne revêtent pas un aspect mécanique. Le droit, en la matière, est, me semble-t-il, déterminant, à condition que, pour comprendre sa portée, on cherche ce qu'il y a derrière le discours du droit. Le droit français construit une perception "spontanée" du réel à partir d'abstractions neutralisantes : dès lors, tout ce que dit le droit devient vrai. Les formes juridiques produisent ce qu'elle énoncent, et font tenir pour naturel ce qui n'est qu'artificiel.
La femme niée par le droit
Les concepts politiques sont exclusivement masculinisés, les fonctions se disent au masculin : la modélisation joue à sens unique. Il n'y a que l’UN : la femme n'a que le choix entre être soit LE MÊME (un ministre, un député), soit UNE autre (la mère), mais elle n'est jamais LA MÊME.
Cette modélisation juridique engendre à la fois la domination et l'exclusion. Le droit est sexuant dans l'exacte mesure où il n'est pas sexué : la femme est reconstruite en homme juridique par le droit. Les formes neutres de la représentation produisent une différence sexuelle d'autant plus efficace qu'elle se camoufle sous une apparence symbolique. Les femmes subissent une véritable invisibilité en droit : elles sont à la fois traduites et oubliées.
En Afrique et dans d’autres pays, le leadership des femmes et leur participation à la vie politique sont partout menacés. Les femmes sont sous-représentées aussi bien comme électrices que dans les fonctions dirigeantes, au sein des assemblées élues, dans l'administration publique ou encore dans le secteur privé ou le monde universitaire.
Les femmes arrivent à surmonter les obstacles
Les femmes sont confrontées à deux sortes d'obstacles sur la voie de la participation à la vie politique. D'une part, des entraves structurelles causées par des lois et des institutions discriminatoires qui réduisent encore aujourd'hui leurs possibilités de voter ou de se porter candidates à un mandat politique. D'autre part, faute de moyens, les femmes ont moins de chances que les hommes de suivre une formation, de nouer les contacts et de bénéficier des ressources nécessaires pour devenir des dirigeantes performantes.
Comme indiqué dans la résolution sur la participation des femmes à la vie politique de l'Assemblée générale des Nations Unies en 2011, « quelle que soit la région du monde considérée, les femmes restent largement absentes de la sphère politique, souvent en raison de lois, de pratiques, de comportements et de stéréotypes sexistes discriminatoires, et parce qu’elles ont un faible niveau d’éducation, qu’elles n’ont pas accès aux soins de santé et qu’elles sont beaucoup plus touchées que les hommes par la pauvreté. »
Certaines arrivent à surmonter ces obstacles, et souvent pour le plus grand bien de la société. Mais les règles doivent devenir identiques pour toutes, afin d'offrir des perspectives pour chacune d'entre elles.
FIN/INFOSPLUSGABON/MPO/2015
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