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Gabon : L’ONEP tuerait le syndicalisme en se radicalisant
07 Janvier 2015
Divers-Grève de l'ONEP-Correction
LIBREVILLE, 7 janvier (Infosplusgabon) - Après avoir occasionné pendant plus d’un mois, et cela pour des raisons syndicales, des pertes évaluées à plusieurs milliards de francs à l’Etat gabonais dans le secteur pétrolier, en particulier, depuis le début de la grève et contraint des milliers d’automobilistes à vivre un calvaire digne d’un autre âge, l’Organisation nationale des employés du pétrole (ONEP) a-t-elle fermé la porte au dialogue par sa position tranchée ?
A commencer par la Société gabonaise de raffinage (SOGARA) qui aurait perdu en moyenne 300 millions de francs CFA par jour et dont la fermeture a contraint les autorités à importer du carburant pour alléger les souffrances des automobilistes.
L’ONEP sous perfusion veut donner de la voix
La proposition de l’ONEP de redémarrer les installations de la SOGARA juste avant les fêtes de Noël, aurait-elle suffi pour que les autorités gabonaises initient enfin un dialogue ou alors que l’option du pourrissement qui coûte cher au pays soit « suicidairement » exploitée par le gouvernement au point de « tuer » l’ONEP et réserver l’imprévisible aux membres de sa direction ? La question mérite d’être posée.
Les dirigeants de l’ONEP face à des autorités tout aussi radicales
L’ONEP semble avoir trouvé son maître. A vouloir radicaliser la grève sans souplesse, bien que ses revendications soient légitimes, a créé un fossé sans précédent avec ses interlocuteurs.
Selon le quotidien l’Union du 30 décembre, une réunion de crise tenue le 26 décembre, entre la direction générale de la SOGARA et les délégués du personnel affiliés à l’ONEP, a permis d’estimer la fébrilité et les contradictions internes naissantes de l’organisation. Voulant prendre l’initiative de manière unilatérale de la reprise des activités de la SOGARA en augmentant les quantités d’hydrocarbures raffinées, l’ONEP a rencontré une fin de non-recevoir du Directeur général de l’unique raffinerie du pays, Pierre Reteno Ndiaye, résolu de ne point recevoir d’ordre de l’ONEP qui n’est pas son employeur.
Toujours selon l’Union, « seul le conseil d’administration et les autorités compétentes dans le cadre des activités du service de la SOGARA peuvent lui donner des instructions », aurait déclaré M. Reteno Ndiaye.
La raffinerie totalement à l’arrêt
Lancée le 1er décembre, la grève impulsée dans le secteur des hydrocarbures par l'Organisation nationale des employés du pétrole entre dans son deuxième mois. Malgré un essoufflement de la mobilisation chez les opérateurs, l'organisation syndicale joue la montre et pendant ce temps, la grève s’installe et le gouvernement subit. La production a nettement baissé depuis le 1er décembre à cause de la grève déclenchée par l'ONEP. La problématique de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS) était le principal point inscrit à l’ordre du d’une assemblée générale dite de «décision», en novembre dernier.
Parmi les préalables figurant dans le préavis de grève, l’ONEP exigeait «l’arrêt immédiat des prélèvements Cnamgs et l’expulsion du directeur général de la société Stsi-Boccard», en situation irrégulière. Le motif de son départ : le licenciement en novembre d’une cinquantaine d’employés ayant pris part à une grève. Cette décision avait été annulée par l’inspecteur du Travail chargé du secteur pétrolier.
En avril 2014, une grève de quatre jours avait laissé le pays au bord de la paralysie, et avait coûté selon l'Onep 60 milliards de FCFA (90 millions d'euros) à l'Etat gabonais. Le Gabon est le 4e producteur sub-saharien de pétrole avec entre 220.000 et 240.000 barils par jour. Officiellement, ses recettes assurent à l'Etat 60% de son budget.
La grève "dure" et longue qu’entretient l’ONEP -- certainement avec quelques regrets-- depuis le début de la nouvelle année a des conséquences irréversibles sur l’économie du pays. Pour sa part, le gouvernement reste muet… mais certainement pas encore pour longtemps car viendra bien l’heure des bilans.
FIN/INFOSPLUSGABON/ANL/2015
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