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Burkina Faso : Blaise Compaoré dans la poubelle de l’histoire
04 Novembre 2014
LIBREVILLE, 4 novembre (Infosplusgabon) – C’est en quelques heures que le paysage politique au Burkina Faso a changé. Sous la pression populaire, Blaise Compaoré venait d’être jeté dans la poubelle de l’histoire. Un changement, même encore précaire, est survenu au Burkina Faso après l’éviction de Blaise Compaoré qui a dirigé ce pays pendant 27 ans. Après avoir quitté précipitamment le pays le jeudi 30 octobre, au lendemain d’une rébellion populaire, l’ancien homme fort du pays des Hommes intègres s’est réfugié en Côte d’Ivoire. Il laisse un pays dans le chaos aux mains de l’armée dont les chefs sont divisés pour diriger le pays alors que le peuple, qui ne souhaite pas voir voler sa victoire, souhaite qu’un cabinet civile assure la transition avant la tenue de l’élection présidentielle.
L’ex homme fort du Burkina Faso a quitté le pouvoir le jeudi 30 octobre 2014 sur la pointe des pieds. Blaise Compaoré n’a pas pu résister à la pression du people qui s’était, dans la matinée, attaqué à tous les symboles du pouvoir à Ouagadougou, voire en provinces. La force d’en découdre avec l’imposteur qui animait les manifestants était telle qu’ils ont franchi le Rubicon. Ils ont assiégé le palais présidentiel et contraint le locataire insolvable à prendre la poudre d’escampette.
Toutes les manœuvres dilatoires que le docteur es-changement de constitution de Ouaga a tenté de mettre en œuvre pour distraire l’opinion nationale et internationale n’ont pas eu raison de la détermination du peuple burkinabè à se débarrasser d’un dictateur impénitent. D’autant que celui-ci se croyait investi d’une mission divine de rester éternellement au pouvoir. Raison pour laquelle il prêchait l’évangile des hommes forts contrairement à l’épître d’Obama qui recommandait et encourageait la mise en place d’institutions fortes dans une Afrique qui se veut émergente et développée.
Qu’est-ce qui a tué Blaise Compaoré ? Réponse : son obscurantisme politique. Les 27 ans passés au pouvoir l’ont rendu aveugle au point qu’il a ignoré les mutations qui s’opèrent sur le plan international. Longtemps oubliés ou relégués au second plan dans les relations internationales, les peuples africains ont été reconnus comme véritables souverains primaires dont le bien-être devrait préoccuper la nouvelle classe de dirigeants.
C’est la substance du brainstorming du dernier sommet USA-Afrique. Le comble, c’est que Blaise Compaoré a fait partie du trio africain sur lequel le président Obama avait insisté pour que la leçon soit bien comprise et intériorisée. Hélas ! L’ancien président burkinabé a pris la recommandation du président américain pour une entorse à la consolidation de la dictature que lui et ses pairs cherchaient à pérenniser en Afrique.
Aujourd’hui, il l’apprend à ses dépens. La rue a parlé et tous les appels du pied n’ont eu d’échos que dans le vaste désert du sahel. Le cauchemar du pseudo-referendum qu’il invoquait souvent pour opérer ses tricheries le poursuivra longtemps et hantera ses insomnies. Son cas est celui du balayeur balayé. Lui qui s‘était adjugé du rôle d’objecteur de consciences, distribuant par-ci des leçons de démocratie et de coexistence pacifique, par là des recettes sur la révision des constitutions, Blaise Compaoré est à ce jour blasé.
Dans son réduit actuel, où il est engouffré comme un rat apeuré, il doit se souvenir de ce qu’il avait conseillé en son temps à Laurent Gbagbo lorsque celui-ci refusait d’entendre la voix de la raison. . C’est presqu’en ces termes qu’il s’était adressé à son ancien ami et homologue ivoirien. Aujourd’hui, il est rattrapé par ses simulations et dissimulations qui le faisaient passer, faussement d’ailleurs, pour un médiateur dans la résolution des conflits dans sa sous-région.
Dans son entêtement diabolique, Blaise Compaoré avait daigné rejeter les planches de salut que ses lui ont tendues. La France a été même plus qu’explicite en lui proposant de devenir un médiateur attitré, un vrai, qui devait se servir de son long règne à la tête du Burkina Faso pour jouer aux bons offices chaque fois qu’il y aura un conflit.
Une leçon qu’il doit tirer encore faut-il qu’il en ait conscience ? C’est que les partenaires ne sont vos amis qu’au prorata de leurs intérêts. Dès que vous cessez d’être utile, vous devenez un fruit dont on a tiré tout le jus. Une autre, c’est qu’il faut se méfier de la masse silencieuse. L’on se trompe souvent sur sa réaction.
Mauvais élève de la politique, Blaise Compaoré quitte le pouvoir comme un vulgaire citoyen et, comble de malheur, il échoue dans la poubelle de l’histoire.
La Présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), Dr. Nkosazana Dlamini-Zuma, a nommé lundi, M. Edem Kodjo, du Togo, comme Envoyé spécial de l’UA pour le Burkina Faso.
La nomination de M. Kodjo s’inscrit dans le cadre des efforts de l’UA visant à faciliter le règlement de la crise que connaît le Burkina Faso, notamment à travers la mise en place rapide d’une transition civile, démocratique et consensuelle devant déboucher sur la tenue, le plus tôt possible, d’élections libres régulières et transparentes.
FIN/INFOSPLUSGABON/ZIP/2014
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