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New York Forum Africa : Le Front des Indignés du Gabon en alerte

LIBREVILLE, 12 mai (Infosplusgabon) –  Suite à l'annonce officielle de la participation du Ministre français des Affaires étrangères au New York Forum Africa, le Front des Indignés du Gabon, qui dénonce cette opération de communication du communicant Richard Attias au seul profit de son client Ali Bongo Ondimba, vient d'adresser une lettre ouverte au ministre français pour lui signifier  son " indignation face à cette caution de la dilapidation de l'argent public pour des opérations de propagande alors que tous les secteurs de la vie publique au Gabon sont dans la rue."

 

 

"Le personnel du ministère des Affaires étrangères par exemple est dans la rue, celui de la santé, des mines, des eaux et forêts, du transport et j'en passe. 30 PME ont été obligées de mettre plus 500 employés à la portes du fait de la destruction arbitraire des panneaux publicitaires de ces PME au profit des amis d'Ali Bongo. Comment ne pas s'étonner de sa présence à ce show de la communication quand le peuple est révolté de voir l'argent du contribuable dépensé pour satisfaire les caprices d'un chef d'Etat en mal d'image", souligne le  Front  des  indignés qui  rappelle  que  Monsieur Attias avait osé dire " il y a quelques mois qu'il consacrerait un panel pour les journalistes gabonais car pour lui, ces derniers méritaient une bonne formation lors de son édition de cette année au regard dit-il de leur manque de professionnalisme".

Voici en  extension la  Lettre ouverte du Front des Indignés du Gabon à S.E.M. Laurent Fabius :

Monsieur le Ministre,

A la veille de la 3ème édition du New York Forum Africa au Gabon, prévue de se tenir du 23 au 25 mai 2014, nous venons dénoncer votre participation à cette mascarade qui consacre le déni, par les hautes autorités françaises, de l'aspiration légitime du peuple gabonais à rêver d'une vie meilleure. Car, c’est avec des fonds publics que M. Richard Attias invite des centaines de personnes au Gabon depuis 3 ans pour tenter de redorer l'image d'un dictateur et de son régime prédateur.

Nous savons que la famille Bongo entretient, depuis des décennies, d’étroites relations occultes avec des personnalités françaises dont elle finance les campagnes électorales avec l’argent du contribuable gabonais alors que la très grande majorité du peuple croupit dans la misère.

Nous vous rappelons l’engagement du Président François Hollande lors de la campagne présidentielle française de se démarquer de la « Françafrique ». Il s’est fait le héraut de l’Etat exemplaire. Votre présence au Gabon dément cette position. Déjà en juillet 2009, en pleine campagne électorale de la présidentielle, vous avez essuyé des critiques au sein même de votre parti en allant rencontrer Ali Bongo au détour d'une conférence à Libreville alors que la ligne de votre parti était de se démarquer des dictateurs africains. Aujourd’hui, de nombreux Africains vous présentent comme le gardien du temple de la « Françafrique » au sein du gouvernement français.

Au moment où une guerre civile ravage la Centrafrique du fait de l’entêtement des autorités françaises à soutenir les dictateurs qui se sont succédé dans ce pays, vous continuez à porter à bout de bras un régime familial identique au Gabon.

Pourtant dans votre entretien au journal Le Monde du 29 mai 2012, vous affirmiez, entre autre, que le gouvernement français « croit à des principes comme le respect des droits de l'Homme, la démocratie, le développement durable, l'internationalisme, la recherche de la paix. »

Dès lors, devons-nous en déduire que vous foulez aux pieds vos sacro-saints principes au seul profit des intérêts des entreprises françaises sans aucun égard pour les populations ? Dans ce contexte, êtes-vous certain qu’Ali Bongo soit le meilleur garant des intérêts français au Gabon au détriment des droits de populations ?

En participant au NYFA, vous acceptez, encore une fois, de servir de caution à Ali Bongo qui, devons-nous vous le rappeler, n’a pas été élu par le peuple gabonais. A ce sujet d’ailleurs, le parti socialiste avait pris soin de publier un communiqué signé de M. Cambadelis pour dénoncer ce coup d'Etat électoral.

Devons-nous vous rappeler également qu’Ali Bongo a succédé à son père, qui a régné sans partage pendant quarante-quatre ans sur le Gabon, grâce au soutien de la France et d’institutions et d’une armée aux ordres ? Savez-vous que le président de la Cour constitutionnelle, c’est-à-dire le juge des élections, est une maîtresse officielle du père d’Ali Bongo ? Que l'actuel Ministre de la Défense est son propre neveu ? Qu'Ali Bongo est Président du Conseil de la magistrature et que le monde de la justice est traversé par des scandales de tous ordres : détournements des deniers publics, crimes rituels et de bonnes moeurs sans que les auteurs ne soient sanctionnés par lui ?

Si, malgré notre lettre, vous venez au Gabon, nous aimerions que vous ayez le courage de demander à Ali Bongo de vous accompagner dans les structures hospitalières de Libreville pour vivre en direct l'agonie des malades en manque du strict minimum pour se soigner et même d’eau ! Les effets d'annonce et autres slogans du style « prise en charge des urgences » ne changent rien à la réalité quotidienne. Les sommes englouties par Ali Bongo dans ce show, avec son communicant Richard Attias depuis trois ans auraient suffi à venir à bout de ce crime volontairement commis contre tout un peuple dont le malheur est d'avoir à sa tête depuis cinq décennies une famille de prédateurs.

Vous avez certainement entendu parler de la pratique barbare des crimes dits rituels. En effet, depuis la prise de pouvoir d’Ali Bongo, nous assistons à une recrudescence d’assassinats à des fins fétichistes commis en toute impunité des auteurs et des commanditaires. Ces crimes consistent à prélever, à vif, les organes vitaux d’un individu (yeux, langue, sexe….) afin d’obtenir pouvoir, puissance, argent et gloire. Nous savons que les crimes rituels sont commandités par les hommes au pouvoir parmi lesquels ses propres amis qui sont protégés par une justice aux ordres malgré de nombreuses citations à la barre.

Nous vous informons qu’à ce propos, notre lutte contre ce fléau nous a valu le soutien des cyberactivistes « Anonymous » dans un message d’avertissement envoyé le 13 avril 2013 au pouvoir, et nous continuons à nous battre pour faire triompher la justice.

Comment expliquer que l’on puisse fermer les yeux devant le fait que nos enfants s’entassent dans des salles de classes de plus de cent élèves, qu’Ali Bongo n’ayant pas jugé utile de construire une seule école depuis son accession au pouvoir en vienne à réquisitionner les vestiaires d’un stade de football en guise de salles de classe ?

En décembre 2013, des centaines d’élèves sont descendus dans la rue pour soutenir leurs enseignants en grève pendant deux mois. Pour toute réponse à leurs revendications légitimes, Ali Bongo leur a envoyé un contingent de militaires pour les mater…

Savez-vous qu'un cantonnement de gendarmerie a élu domicile dans l'enceinte de la plus vieille université du Gabon, en violation des franchises universitaires ? Au Gabon des Bongo, malgré l’exploitation des ressources naturelles depuis au moins cinq décennies, des femmes accouchent encore à même le sol, et les étudiants de l’unique université du pays étudient dans des conditions plus que

déplorables (cf. reportage de France 24, Les Observateurs, diffusé le 6 avril 2013).

Tout cela, vous ne pouvez pas ne pas le savoir, M. Fabius !

Convaincus que vous portez en vous les nobles valeurs d’humanité, de liberté, d’égalité de chances, et que vous placez la dignité humaine au-dessus de tout, nous vous demandons d’examiner, en conscience, l’opportunité de votre participation à l’imposture de M. Richard Attias.

De fait, nous vous demandons de renoncer à prendre part à cet événement qui n’est que pure opération de communication à la gloire d’Ali Bongo.

Nos priorités sont l’éducation, la santé, le logement. M. Bongo et son gouvernement seront incapables de vous montrer leurs réalisations, ne fusse que dans ces domaines en presque 5 ans de règne absolu.

Pour la bonne règle, nous vous informons que le contenu de la présente sera communiqué à la presse nationale et internationale et aux organisations de la société civile et de défense des droits de l’Homme à travers le monde.

Nous espérons que vous comprenez notre démarche.

Veuillez agréer, Monsieur le Ministre, l’expression de nos salutations distinguées.

Fait à Libreville, le 10 mai 2014

 

FIN/INFOSPLUSGABON/ANL/2014

 

 

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