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Côte d’Ivoire : l’administration ivoirienne moteur du développement
20 Mars 2014
Par Jean-Michel Meyer
LIBREVILLE, 20 mars (Infosplusgabon) - La locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest a retrouvé sa dynamique. Un retour au premier plan qui repose fortement sur la vitalité retrouvée de la fonction publique ivoirienne. Grâce notamment au nouvel Institut des finances, qui forme à de nouveaux outils les 11 750 agents des ministères économiques.
Abidjan est de retour en force sur la scène économique. Un message que répète inlassablement Nialé Kaba, ministre auprès du Premier ministre de Côte d’Ivoire, chargée de l’Économie et des Finances. “Après une décennie de crise sociopolitique qui a débuté en 2002, a-t-elle déclaré, nous avons entamé depuis trois ans un processus de relance de l’économie ivoirienne avec une double ambition : faire de la Côte d’Ivoire un pays phare de l’Afrique de l’Ouest et un pays émergent à l’horizon 2020.”
Avec une sécurité globalement assurée dans l’essentiel du pays, l’activité économique est repartie et la Côte d’Ivoire retrouve peu à peu son rôle de locomotive économique de l’Afrique de l’Ouest. Après une croissance négative de 4,7 % en 2011, le PIB a progressé de 9,2 % en 2013 et devrait atteindre les 10 % cette année. Maîtrise également des déficits budgétaires, qui représentaient 5,7 % du PIB en 2011 et sont retombés à 2,7 % l’an passé.
Si les performances retrouvées de l’économie ivoirienne reposent sur le dynamisme des acteurs du secteur privé et des réformes engagées, elles sont aussi le résultat d’un retour de l’État et de la vitalité de l’administration, qui retrouvent leur rôle. “Les crises successives de ces dernières décennies ont largement érodé la capacité institutionnelle et administrative de notre pays, reconnaît Nialé Kaba. La restauration de la capacité de l’administration à fournir des services publics de qualité, notamment dans les secteurs sociaux, à améliorer la gouvernance économique et à assurer la gestion rationnelle des ressources naturelles devrait permettre au pays de réduire ses sources de vulnérabilité et d’asseoir des bases solides pour une croissance inclusive et durable.”
Mise à niveau des agents
Et la ministre de l’Économie d’insister sur le rôle primordial de la fonction publique : “Le renforcement des capacités des administrations publiques, de l’ensemble de nos institutions et de tous les acteurs du développement dans ce pays représente un enjeu éminement important pour la bonne réalisation de notre programme de développement.”
Mais après une décennie de crise, les administrations doivent retrouver leurs repères et passer par une mise à niveau des agents. Dans ce but, l’État a créé, en juin 2012, l’Institut des finances, à Abidjan, pour former les agents des administrations économiques et financières. “En dix-neuf mois de fonctionnement, la plupart des objectifs ont été atteints ou sont sur le point de l’être”, souligne Nialé Kaba.
Le premier objectif de l’Institut des finances est de coordonner, mutualiser et professionnaliser la formation professionnelle continue existante. Un comité technique se réunit une fois par mois et valide les différentes formations dispensées par une équipe de 35 formateurs.
Plan de formation sur trois ans
Le deuxième objectif consiste à “doter d’une culture commune les agents du Trésor et du budget, qui a vocation a être dispensée aux 11 750 agents que comptent les ministères de l’Économie, du Budget et des Finances”, précise Nialé Kaba. Depuis avril 2013, 3 000 agents ont ainsi été sensibilisés à de nouveaux outils ou aux réformes à venir dans les finances publiques.
Le troisième objectif porte sur l’accompagnement des réformes. Un plan de formation transverse sur trois ans a été établi par le comité technique. Il comprend 25 modules dans la gestion des ressources humaines, la qualité du service à l’usager, le management, le pilotage et la mesure des performances, la maîtrise des risques et l’audit d’évaluation. Un cadre qui doit permettre notamment d’uniformiser les pratiques dans toutes les directions générales. Lancés en juin 2013, ces modules ont déjà permis de former plus de 500 agents.
Enfin, l’Institut des finances “a vocation à se mettre au service de la sous-région et aspire à devenir un centre d’excellence pour l’Afrique de l’Ouest”, assure Nialé Kaba. .(Sources Acteurs publics)
FIN/INFOSPLUSGABON/VIO/2014
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