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France : Le supercalculateur du salaire des fonctionnaires abandonné
11 Mars 2014
Par Xavier Sidaner
PARIS, 11 mars (Infosplusgabon) - Le ministère du Budget a confirmé, le 10 mars, la fin du projet de système de paye unique pour 2,5 millions de fonctionnaires, piloté par l’Opérateur national de paye. Après Louvois, un nouveau fiasco informatique, qui coûtera à l’État entre 235 et 290 millions d’euros.
Le projet de système d’information unique de la paye des fonctionnaires de l’État, piloté par l’Opérateur national de paye (ONP), ne verra pas le jour. C’est ce qu’a confirmé à l’AFP, lundi 10 mars, le ministère du Budget. En réalité, l’annonce de l’arrêt du programme a été faite par le directeur adjoint du cabinet du ministre des Finances le 5 mars dernier, avant d’être officialisée deux jours plus tard lors d’une réunion convoquée par le secrétaire général des ministères financiers, Laurent de Jekhowsky, avec les organisations syndicales.
L’ONP, service à compétence nationale créé en 2007, découlait d’une grande ambition : en faire le prestataire unique et centralisé de la paye des 2,5 millions d’agents de l’État, à partir des informations “paye” transmises par les ministères au moyen de leurs systèmes d’information propres.
Or “les tests effectués présentaient de trop grands risques sur la chaîne de la paye et les délais pour corriger les dysfonctionnements constatés se seraient avérés beaucoup trop longs”, selon les informations rapportées dans un communiqué du syndicat FO, sur la base des déclarations faites par le secrétaire général.
Des déclarations qui reprennent semble-t-il les conclusions d’un rapport rendu récemment sur le sujet, mais non publié. Celui-ci préconiserait, selon les déclarations du ministère du budget à l’AFP, de “réorienter le projet car les tests réalisés présentaient des risques sur les payes et des coûts qui allaient être dépassés et très élevés”. Impensable pour le gouvernement, qui ne veut pas revivre le “cauchemar Louvois”. Le logiciel de paye des militaires, victime de graves bugs, avait été stoppé en décembre dernier.
L’avenir de 215 agents en suspens
Prenant les devants, “le gouvernement a décidé d’arrêter les frais”, a poursuivi la même source à l’AFP, précisant que le projet avait déjà coûté “entre 235 et 290 millions” selon que l’on compte ou non les dépenses de personnel. “Nous allons économiser 600 millions d’euros sur les dix années à venir en abandonnant ce projet”, a néanmoins assuré le ministère du Budget, y voyant un “exemple d’économie et de sécurité des agents”. Le syndicat Solidaires parle, lui, de “gâchis humain, financier et intellectuel”.
D’après le ministère, le gouvernement privilégiera désormais une “approche plus réaliste, plus pragmatique et à moindre coût pour sécuriser et améliorer la gestion des payes”. Quelque 215 agents qui travaillaient dans le service seront notamment réorientés vers d’autres missions de modernisation.
Dans un communiqué, le syndicat FO Finances, qui fait du “devenir des personnels une priorité”, s’inquiète des “réponses très évasives, pour ne pas dire confuses, sur le devenir des missions des personnels affectés à l’établissement informatique de la DGFIP à Rennes (40 agents) loin de rassurer”. La CGT, de son côté, réclame “un suivi personnalisé de l’ensemble des agents (titulaires et non titulaires) impactés par la fin de l’ONP”.
FIN/INFOSPLUSGABON/KOL/2014
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