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Suisse : Les peuples autochtones sont "en retard sur tous les indicateurs sociaux et économiques"

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Genève, Suisse, 20 septembre (Infosplusgabon) - Les progrès qui détruisent la culture, la langue, la terre et le patrimoine humains traditionnels "ne sont pas le développement, mais la destruction délibérée", a déclaré, mercredi, la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Kate Gilmore.

 

 

Les remarques de Kate Gilmore font suite à celles de la rapporteuse spéciale des Nations Unies sur les droits des peuples autochtones, Mme Victoria Tauli Corpuz, qui a exprimé son inquiétude face à une «augmentation drastique» des attaques contre les peuples autochtones et des efforts pour les criminaliser.

 

Dans son allocution devant le Conseil des droits de l'homme, la Haut-Commissaire adjointe, Mme Gilmore, a exhorté les Etats membres à promouvoir «l'inclusion totale» des 370 millions de peuples autochtones dans le Programme de développement durable à l'horizon 2030, qui appelle toutes les nations à éliminer la pauvreté et les inégalités.

 

Peu de communautés étaient si vulnérables, a-t-elle insisté, à en juger par leur situation économique et sociale déprimée dans près de 70 pays aujourd'hui, selon un communiqué de l'ONU.

 

«Bien que 5% de la population mondiale soit autochtone, près du tiers des populations rurales extrêmement pauvres du monde - les plus laissées pour compte - sont autochtones - plus de 30%», a-t-elle déclaré.

 

Ils sont «l'exemple vivant des personnes les plus défavorisées, les plus marginalisées, les plus laissées pour compte», a-t-elle ajouté.

 

Soulignant le principe de base du programme des ODD visant à «ne laisser personne de côté» et auquel la communauté internationale s’est engagée en septembre 2015, la Haut-Commissaire adjointe a noté que leur objectif était aussi «d'atteindre les plus loin derrière… beaucoup» d'entre eux étant des autochtones.

 

Pour s'assurer que leurs droits sont respectés, Mme Gilmore a souligné la nécessité de garantir leurs libertés fondamentales - ce que les acteurs étatiques et non étatiques ont tenté de réprimer, préférant «réduire au silence, punir, voire criminaliser» les défenseurs autochtones des droits humains.

 

Ces mesures comprenaient «la rhétorique publique dénonçant et diminuant leurs droits», le déploiement illicite de lois antiterroristes, le déni du droit à un procès équitable et l’impunité pour les actes de violence commis contre des militants de la cause autochtone", a-t-elle ajouté.

 

Faisant écho à ce message, la Rapporteuse spéciale des Nations Unies, Mme Tauli Corpuz, a souligné le lien entre les menaces visant les peuples autochtones et les projets industriels privés à grande échelle impliquant «les industries extractives, l'agro-industrie, les infrastructures, les barrages hydroélectriques et l'exploitation forestière».

 

«Ces violations se produisent dans le contexte d’une intensification de la concurrence et de l’exploitation des ressources naturelles, comme cela a été observé lors des visites dans les pays et ont reflété le nombre croissant d’allégations», a-t-elle déclaré, ajoutant que «dans plusieurs pays», la militarisation accrue avait ajouté aux dangers auxquels étaient confrontés les peuples autochtones.

 

Pour améliorer l'égalité des peuples autochtones, les autres recommandations de la Haut-Commissaire adjointe comprenaient un appel aux Etats pour qu'ils recueillent des données plus précises afin d'évaluer l'ampleur de leurs communautés autochtones.

 

Elle a également appelé à l'autonomisation des peuples autochtones, dont la voix devrait être «amplifiée» dans toutes les discussions sur leur développement.

 

«Tous les Etats devraient veiller à ce que les peuples autochtones participent pleinement aux stratégies du Programme de développement à l'horizon 2030», a-t-elle déclaré, « (dans) le processus de prise de décision et d’examen, y compris dans les processus d’examen volontaire.

 

Des progrès avaient déjà été réalisés dans ce domaine, a déclaré Mme Gilmore, faisant référence à la participation des peuples autochtones au Forum politique de haut niveau sur le développement durable en juillet, avant d'ajouter que leur inclusion et leur participation étaient également nécessaires aux niveaux national et local.

 

Bien que les constatations de la Rapporteur spéciale aient été contestées par certains Etats membres, dont la Russie, qui a déclaré que le tiers de son rapport consistait en des évaluations juridiques publiées antérieurement, d'autres étaient favorables.

 

Il s’agissait notamment de l’Australie qui, avec plusieurs autres Etats membres, s’est déclarée préoccupée par le nombre croissant d’attaques contre les défenseurs des droits humains autochtones dans le monde.

 

 

FIN/INFOSPLUSGABON/CCV/GABON 2018

 

 

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